Football.fr: Sébastien, comment se passe votre nouvelle vie à
Saint-Pétersbourg ?
Sébastien Puygrenier: De mieux en mieux. Les premiers pas ont été
difficiles, autant sur le terrain qu’en dehors mais je sens que
cela s’améliore pour moi. Ma famille va bientôt me rejoindre car
j’ai trouvé une maison où habiter, je vais quitter l’hôtel, et puis
je prends mes marques avec mes coéquipiers peu à peu. Pour mon
premier match, j’ai été expulsé donc ce n’était pas terrible mais
mon dernier match disputé ce week-end était nettement meilleur.
Pourquoi avoir privilégié le Zénith Saint-Pétersbourg à un club
comme l’AS Saint-Etienne finalement ?
Pour plusieurs raisons. Il y a évidemment l’aspect financier
puisque c’est un club où il y a de gros moyens, mais aussi sur le
plan purement footballistique. Le Zénith a gagné la Coupe de l’UEFA
l’an passé, va jouer la Ligue des Champions et a de grands projets
sportifs à moyen et long terme. De plus, ils ont débuté la
construction d’un centre d’entraînement incroyable et d’une
nouvelle enceinte de 60.000 places environs. C’est un club qui
grandit de jour en jour.
Vous n’avez pas réfléchi à deux fois avant de rejoindre le
Zénith ?
Si, j’ai longuement réfléchi mais le challenge proposé était trop
beau. Il m’a fallu tout de même du temps pour prendre une décision
définitive et c’est vrai que certaines personnes n’ont pas compris
ma réaction. Mais, à ce stade de ma carrière, la possibilité de
rejoindre un club comme celui du Zénith était trop tentante.
« Je ne pense pas aux Bleus »
Votre choix s’est-il fait avec, dans un coin de votre tête,
l’équipe de France ?
Non, pas un seul instant. Je ne dis pas que je ne pense pas aux
Bleus, ce serait mentir, mais je ne peux pas me permettre de tout
faire en fonction de l’équipe nationale. Ma nouvelle destination
est à double tranchant en fait. A la fois je m’éloigne et je peux
me perdre un peu, mais si notre parcours en Ligue des Champions est
bon et que je me montre, alors ce transfert pourrait finalement
jouer en ma faveur aux yeux de Raymond Domenech.
Quelles sont vos premières impressions à propos de Dick
Advocaat, votre nouveau coach ?
C’est un sacré personnage ! (Rires) C’est quelqu’un de très
rigoureux et exigeant mais c’est agréable de travailler avec lui.
Il a une philosophie de jeu qui porte vers l’avant mais réclame une
grande concentration défensive et beaucoup de travail de
replacement. Chacun sait à quoi s’en tenir avec lui.
Quelles sont les grandes différences entre le championnat russe
et la Ligue 1 ?
Je m’attendais à un championnat plus physique qu’en France mais ce
n’est pas le cas. Les duels sont aussi intenses en Ligue 1. En
revanche, j’ai vraiment été surpris par le niveau technique des
joueurs de mon équipe comme de nos adversaires. Il y a beaucoup de
talents ici et les gens ne le savent pas nécessairement.
« On ne vise pas l’UEFA »
Concètement, quelles sont vos ambitions en Ligue des Champions
cette saison ?
On attendait déjà avec impatience le tirage au sort pour en savoir
un peu plus. Quoi qu’il en soit, on ne vise pas la 3e place de
notre groupe pour êtr reversé en UEFA. Non, on veut aller le plus
loin possible en C1 mais aucun objectif précis n’a été fixé par le
président ou le staff technique. En tout cas pas encore…
Vendredi soir, à Monaco, vous affrontez Manchester United en
finale de la Supercoupe de l’UEFA…
Oui, et j’ai hâte d’y être. C’est pour disputer ce type de
rencontre que j’ai signé au Zénith. Affronter Manchester United,
tous les joueurs en rêvent, et d’autant plus si on peut l’emporter.
En tout cas, c’est un match important que nous aborderons sans
complexe. Des joueurs comme Arshavin, Pogrebnyak ou Tymoschuk
peuvent être tout aussi impressionnants que les Wayne Rooney, Ryan
Giggs ou Carlos Tevez. Sur un match, tout est possible…