Malgré une finale de Coupe du monde, en 2006, Raymond Domenech reste l’un des sélectionneurs les plus clivants de ces trente dernières années. Nommé à la tête de l’équipe de France en 2004, le successeur de Jacques Santini traîne aux yeux du grand public plusieurs casseroles, comme sa demande en mariage à Estelle Denis juste après l’élimination des Bleus à l’Euro 2008 et sa communication désastreuse lors du fiasco de la Coupe du monde 2010.
Pour autant, l’ancien défenseur (73 ans) n’a pas laissé que de mauvais souvenirs à ses joueurs. Djibril Cissé, qui a collaboré avec lui tout au long de sa carrière, le tient ainsi en haute estime et a su tisser avec lui un lien solide. « Raymond, déjà, son frère était un de mes premiers coaches à Arles. Après je l’ai eu en sélection et on a parlé de ça, donc on a créé une relation un peu plus extra-football », raconte-t-il dans un entretien accordé à First Team Sport, diffusé sur YouTube.
« J’étais aussi proche de son neveu, qui a eu un accident. On s’appelait pour prendre des nouvelles et savoir comment ça allait, poursuit-il. Après, je l’ai eu en moins de 20 ans, en Espoirs et puis en A. Donc on s’est suivis. » Pour l’ex-attaquant d’Auxerre, Raymond Domenech est un technicien qui a réellement compté: « On a créé une relation, un lien, je dirais pas aussi fort avec Guy Roux, mais dans ma carrière il fait partie du top 3 des coaches avec qui j’ai vraiment vécu des choses. »
Raymond Domenech, « un très bon sélectionneur »
Et l’ancien buteur (43 ans), passé aussi par Liverpool, l’OM et le Panathinaïkos ou encore la Lazio, d’estimer qu’il n’a aujourd’hui pas la reconnaissance qu’il mériterait. « Lui, c’était un formateur. À l’époque, il fallait des gros titres, des résultats au moins validés par le public, et on n’a pas su faire ça avec Raymond. Après il y a eu des histoires entre Knysna et autres », regrette Djibril Cissé, qui est désormais consultant avec l’ancien entraîneur des Bleus sur la chaîne L’Equipe.
« Mais en tout cas, pour moi, c’est un très bon sélectionneur, juge-t-il. Et je pense qu’avec un peu de chance, si on gagne la finale contre l’Italie en 2006, il aurait pu prendre ce galon-là qui fait qu’on le respecterait plus maintenant parce qu’il aurait été champion du monde. » L’histoire aurait été belle. Mais pour Raymond Domenech, elle s’est avérée cruelle, les Tricolores, réduits à dix après l’expulsion de Zinedine Zidane, s’étant inclinés aux tirs au but contre la Nazionale.
